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Guerre à Gaza: dialogue à couteaux tirés entre Joe Biden et Benyamin Netanyahu

Avec RFI

Netanyahu fait plus de mal que de bien à son pays, a affirmé Joe Biden. Une offensive terrestre à Rafah est une « ligne rouge » à ne pas franchir, a encore dit le président américain. Après ce changement de ton en provenance de Washington, la réponse du Premier ministre israélien ne s’est pas fait attendre.

Des critiques « fausses et infondées », proclame le Premier ministre israélien dans une interview au magazine Politico, relate notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. « Si le président américain veut dire que les intérêts que je défends vont à l’encontre de la volonté de la majorité des Israéliens et que cela nuit aux intérêts d’Israël, eh bien, il se trompe sur ces deux points. C’est tout sauf des intérêts privés. L’écrasante majorité des Israéliens est derrière moi », dit encore Benyamin Netanyahu.

Cette fois, clairement, les couteaux sont tirés. Le Premier ministre israélien affirme, lui aussi, qu’il a sa « ligne rouge » : que les événements du 7 octobre 2023 ne puissent plus jamais se reproduire. Plus déterminé que jamais, le chef du gouvernement israélien réaffirme qu’une offensive terrestre dans la ville de Rafah où sont réfugiés près d’un million et demi de Gazaouis est indispensable pour vaincre définitivement le Hamas. La victoire est « très proche », déclare-t-il au quotidien allemand Bild. Les trois quarts des bataillons du Hamas ont été détruits. Ce qui représente environ 13 000 terroristes. Et pour Netanyahu, c’est l’affaire de quelques semaines de combats.

L’espoir doit venir de la mer

Et alors que de nouveaux paquets d’aide ont été acheminés par les airs hier, dimanche 10 mars, c’est maintenant par la mer que la nourriture doit arriver, via un couloir maritime reliant Chypre à l’enclave palestinienne. Des habitants se massaient sur la plage dans le sud de la ville de Gaza dans l’espoir d’apercevoir un navire. Mais en vain.

En effet, écrit notre envoyée spéciale à Chypre, Sophie Guignon, le départ de ce navire chargé de 150 tonnes d’aide a été reporté à plusieurs reprises ce week-end. Le porte-parole du gouvernement chypriote, Konstantinos Letymbiotis, avait annoncé son départ de manière imminente le 10 mars, mais le navire est toujours à quai ce 11 mars au matin. Il avait alors invoqué des difficultés techniques.

Cela fait plusieurs semaines que des équipes se préparent pour ce départ, la traversée jusqu’à Gaza mettra deux jours pour parcourir les 370 km qui séparent l’île de Chypre de la bande de Gaza. En attendant, au port de Larnaca, les autorités israéliennes ont annoncé inspecter la cargaison, « selon leurs standards ». Le lancement de ce corridor humanitaire est en tout cas un test pour Chypre, ce petit État qui a rejoint l’Union européenne en 2004, et qui se retrouve au cœur de la tension internationale pour faire face à une crise humanitaire sans précédent.

 

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