COP29 à Bakou: le secrétaire général de l’ONU plaide pour le soutien des pays en développement
Djiwo Bah
La 29e conférence sur le climat de l’ONU s’est ouverte, lundi 11 novembre 2024, en Azerbaïdjan, avec pour principal enjeu de trouver un compromis sur les montants d’aide financière à destination des pays les plus pauvres et vulnérables au changement climatique.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui est l’hôte de la conférence annuelle de l’ONU sur le climat, a défendu ce mardi 12 novembre 2024, le droit des pays à exploiter leur pétrole, en ouverture d’un sommet de dirigeants mondiaux marqué par l’absence des plus grandes puissances.
Les dirigeants des pays africains et du Pacifique, très représentés à la COP29, plaident pour un accord financier historique sur l’aide des pays riches, mais la plupart des chefs d’Etats du G20 sont absents, au début d’une des négociations climatiques les plus difficiles depuis l’accord de Paris en 2015.
L’un des rares présents est le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a annoncé depuis Bakou le nouvel objectif, très ambitieux, de réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays: -81% d’ici 2035, par rapport à 1990.
L’UE, de son côté, envisage de viser -90% d’ici 2040.
« Nous sommes ici pour montrer le leadership de Londres dans la diplomatie climatique », a dit Keir Starmer, rare dirigeant à avoir organisé une conférence de presse.
Le ministre canadien de l’Environnement à confié que, « Ce n’est pas une situation idéale. Mais en 30 ans de COP, ce n’est pas la première fois qu’on fait face à des obstacles et tout est encore tout à fait possible », a indiqué Steven Guilbeault.
Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Lula, Joe Biden ou Narendra Modi ne sont pas venus non plus.
Le bras de fer principal de cette COP : négocier un nouveau chiffre d’aide financière annuelle pour les pays en développement, pour les aider à investir dans les énergies renouvelables et renforcer les économies face aux sécheresses et inondations du futur.
Le G20 rejette 77% des gaz à effet de serre de l’humanité, selon l’ONU.
Aujourd’hui, 10% de la finance climatique seulement va aux pays les plus pauvres du monde.
Les pays en développement ne peuvent pas repartir « les mains vides », a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Ces pays réclament le décuplement ou plus de l’aide, actuellement d’environ 116 milliards de dollars par an (en 2022). Des montants jugés irréalistes par des Occidentaux plutôt enclins à réduire leurs dépenses publiques après les déficits et l’inflation post-Covid.
Les négociations commencent mal. Mardi, un premier projet d’accord a été purement et simplement rejeté par les négociateurs du pays du Sud dans une réunion à huis clos.
« Nous ne pouvons pas l’accepter », dit le négociateur ougandais Adonia Ayebare, qui préside le groupe G77+Chine, représentant plus de 130 pays.
Environ 75 dirigeants ont fait le déplacement en Azerbaïdjan, dans une COP qui a attiré moins de présidents et monarques que l’an dernier à Dubaï.
Le Zimbabwe subit « l’une des pires sécheresses de son histoire », a lancé à la tribune son président, Emmerson Mnangagwa.
« Les flux d’argent financent sans peine les guerres, mais dès qu’il s’agit d’adaptation climatique, ils sont minutieusement examinés », a accusé le président des Maldives, Mohamed Muizzu.
Pour la deuxième année consécutive, la conférence de l’ONU a lieu dans un pays grand producteur de pétrole et de gaz. La COP change chaque année de région, et l’ex-bloc soviétique avait désigné l’Azerbaïdjan l’an dernier.
Son président, Ilham Aliev, a assumé mardi son expression de « cadeau de Dieu », pour désigner les hydrocarbures qui ont fait la richesse du pays. Il a rappelé que l’Union européenne lui avait elle-même demandé de fournir plus de gaz, après la crise énergétique de 2022.
« Toute ressource naturelle, pétrole, gaz, vent, solaire, or, argent, cuivre : ce sont des ressources naturelles et on ne doit pas reprocher aux pays d’en avoir et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin », a dit Ilham Aliev.
Les médias fake newsdes États-Unis, premier producteur mondial » d’énergies fossiles, feraient mieux de se regarder dans le miroir.
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