RDC: des tirs entendus dans Goma, le M23 et ses alliés rwandais présents dans des quartiers
Avec RFI Afrique
Des tirs ont été entendus lundi 27 janvier jusqu’au centre-ville de la capitale du Nord-Kivu, le groupe M23 et des effectifs des forces spéciales rwandaises étant présents dans plusieurs quartiers de Goma. La veille, le secrétaire général des Nations unies António Guterres a directement mis en cause Kigali après une nouvelle journée de combats dans l’est de la RDC. Une réunion d’urgence de la Communauté d’Afrique de l’Est aura lieu « mercredi » 29 janvier, les présidents rwandais Paul Kagame et Félix Tshisekedi ayant « confirmé leur participation », a annoncé le président kényan William Ruto.
Des tirs nourris, à la fois d’armes légères, mais également d’artillerie lourde, ont retenti lundi dans le centre de Goma. Des membres des forces spéciales rwandaises et les combattants du groupe M23 ont pénétré la veille au soir dans plusieurs quartiers de la grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Au moins 17 personens sont mortes et 370 sont blessées, selon des sources hospitalières.
► Le groupe armé antigouvernemental du M23, soutenu par quelque 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, combat l’armée congolaise dans la région depuis plus de trois ans, mais l’étau s’est resserré ces derniers jours.
► Après une réunion d’urgence dimanche soir, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné le « mépris éhonté » de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC. Kinshasa a réclamé des sanctions contre Kigali. Le chef de l’ONU a demandé au Rwanda « à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC ».
► Un sommet extraordinaire de la Communauté Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) dédié à la situation chaotique dans l’est de la RDC aura lieu mercredi 29 janvier. Selon le président kényan, qui assure la tête de l’organisation régionale, « à la fois le président Paul Kagame et le président Félix Tshisekedi » ont « confirmé leur participation ». Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sont réunis à Bruxelles et la situation en RDC fait partie des dossiers à l’ordre du jour.
► La ville de Goma compte environ un million d’habitants et autant de déplacés. La région vit une crise humanitaire chronique depuis des très nombreuses années.
Depuis New York, l’ONU reste prudente face à la situation incertaine à Goma
Alors que les combats continuent à Goma, le secrétaire adjoint aux opérations de maintien de la paix et le coordinateur humanitaire de l’ONU viennent de faire un point sur la situation aux journalistes des Nations unies. Jean-Pierre Lacroix et Bruno Lemarquis sont restés très prudents, face à des dynamiques très fluides ont ils dit, indique notre correspondante à New York, Carrie Nooten.
Ils ont confié qu’il était encore très compliqué d’évaluer exactement combien de soldats rwandais et de membres du M23 étaient entrés dans Goma. Ils ont évoqué de 3 à 4 000 hommes, et surtout d’équipement massif, ce qui leur a permis d’effectuer des avancées majeures ces dernières heures.
La priorité des casques bleus, c’est de sécuriser le personnel civil de l’ONU, environ 1 700 personnes. Certaines ont été transférées à Kinshasa, d’autres sur une base en Ouganda. Il est aussi question de sécuriser les installations des Nations unies, avec la pression supplémentaire de protéger les civils congolais et les membres armés qui ont demandé protection.
Côté diplomatique, Jean-Pierre Lacroix l’assure : les contacts sont maintenus et répétés, tant avec la République démocratique du Congo que le Rwanda. L’ONU répète que la priorité est d’éviter de faire plus de victimes dans un contexte sécuritaire déjà très détérioré. Et elle soutient pleinement l’initiative diplomatique de l’Union africaine de réunir les présidents Tshisekedi et Kagame mercredi.
Le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine annonce tenir une « session d’urgence » mardi sur la situation dans l’est de la RDC
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine tiendra mardi une « session d’urgence » sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, en proie à des combats entre les forces congolaises et les combattants du groupe armé M23 et soldats rwandais, a annoncé lundi à l’AFP l’organisation panafricaine.
« Il y aura une session d’urgence du Conseil de paix et de sécurité demain (mardi) à midi sur la situation dans l’est de la RDC », a déclaré Paschal Chem-Langhee, porte-parole du CPS, alors que Goma, principale ville de l’est de la RDC, est secouée par des tirs d’artillerie lourde.
À Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a convoqué une réunion inter-institutionnelle ce lundi soir à la Cité de l’Union Africaine. Tous les chefs des institutions y sont attendus pour examiner la situation et définir une réponse appropriée à cette crise majeure, disent certains de ses conseillers.
La situation reste tendue, à Goma et à la frontière, l’accès humanitaire est quasi impossible
Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et le M23, appuyé par l’armée Rwandaise, se poursuivent, notamment dans la partie sud de l’aéroport de Goma, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. Dans les quartiers frontaliers tels que Birere et Jolis Bois, les tirs retentissent toujours.
Certains humanitaires encore présents à Goma redoutent une escalade, avec la possibilité d’échanges de tirs entre Goma et Gisenyi, ville voisine rwandaise. Aux abords de la grande barrière, un autre poste frontalier entre les deux villes, les détonations se multiplient.
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