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Guinée : les ONG des droits humains dénoncent des irrégularités dans le procès du massacre du 28 septembre 2009

Seize ans après le massacre du 28 septembre 2009, les organisations de défense des droits humains alertent sur les lenteurs judiciaires et dénoncent la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, qu’elles jugent prématurée et illégale.

À l’occasion de la 16ᵉ commémoration du massacre du 28 septembre 2009, la Fédération internationale des droits humains (FIDH), l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) ainsi que l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre ont animé une conférence de presse à Conakry, ce dimanche 28 septembre 2025. Les organisations ont exprimé leurs inquiétudes sur le déroulement du procès et dénoncé des irrégularités jugées préoccupantes.

 

Depuis seize ans, ces structures se battent pour que la vérité et la justice soient rendues aux victimes du massacre qui a marqué l’histoire récente de la Guinée. Un jugement avait été prononcé le 31 juillet 2023, établissant la culpabilité de plusieurs responsables, dont l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, reconnu coupable de crimes contre l’humanité.

 

Pour les défenseurs des droits humains, ce jugement n’a pas mis fin au dossier. « Malheureusement, ce n’est pas encore terminé, puisqu’il y a des blocages dus à plusieurs facteurs », a rappelé un responsable de l’OGDH. Si certaines victimes ont commencé à bénéficier d’indemnisations, d’autres restent exclues des différents processus.

 

Les ONG ont surtout dénoncé le décret présidentiel accordant une grâce à Moussa Dadis Camara avant même la clôture définitive de la procédure.

« Certes, le président de la République a le droit d’accorder une grâce, mais celle-ci ne peut intervenir qu’une fois tous les recours épuisés. Or, la procédure est toujours pendante devant la Cour d’appel de Conakry », a souligné Me Alpha Amadou Ds Bah, avocat de la partie civile.

 

Pour les organisations, ce geste envoie un « signal préoccupant » et risque de compromettre la lutte contre l’impunité. Elles appellent donc les autorités à respecter strictement la procédure judiciaire pour que ce procès historique aille jusqu’à son terme.

 

Chaque année, les associations de défense des droits humains marquent la commémoration du 28 septembre par une conférence de presse. Leur objectif : maintenir la mémoire des victimes vivante et rappeler l’importance de la justice dans la construction d’un État de droit en Guinée.

 

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Djiwo Bah 

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