Réinscription dans les écoles privées en Guinée : nécessité ou abus financier ?
Les frais imposés par les écoles privées suscitent colère et incompréhension chez de nombreux parents guinéens
Inscrire son enfant dans une école privée en Guinée représente déjà un effort considérable pour la plupart des familles. Entre frais de scolarité, uniformes, fournitures, cantine, transports et activités extrascolaires, la facture est souvent lourde. Mais ce qui suscite encore plus d’indignation, c’est le coût de la réinscription.
Pour un même élève, dans la même école, le passage à la classe supérieure entraîne de nouveaux frais jugés abusifs par de nombreux parents.
Une « taxe cachée » dénoncée
Beaucoup de familles considèrent cette pratique comme une taxe injustifiée, un prélèvement supplémentaire sans réelle contrepartie. « On ne comprend pas pourquoi on doit payer autant pour réinscrire un enfant qui est déjà dans l’établissement », confie un parent rencontré à Conakry.
Ce malaise a pris une telle ampleur que les autorités s’en sont saisies. Le gouvernement a reconnu que les frais d’inscription et de réinscription dans le privé constituaient une source de tension sociale, en particulier pour les ménages aux revenus modestes.
Des mesures gouvernementales, mais encore insuffisantes
Face aux plaintes répétées, l’État a annoncé un plafonnement des frais exigés par les établissements. Une décision saluée comme une avancée, mais qui reste incomplète selon de nombreux observateurs.
Plusieurs pistes sont évoquées pour rendre le système plus équitable :
Progressivité selon les revenus des familles : un barème ou des exonérations partielles pour les ménages défavorisés.
Contrôle renforcé : au-delà du plafonnement, vérifier que les écoles respectent réellement les règles, avec des sanctions à la clé.
Dialogue tripartite : associer les parents, les établissements et l’État dans la fixation des frais.
Réduction des coûts annexes : uniformes, tests d’entrée, manuels ou fournitures scolaires, souvent facturés séparément, pourraient être régulés pour alléger la charge globale.
L’éducation : un droit ou un luxe ?
Si le plafonnement des frais constitue une étape, il ne règle pas le problème de l’opacité des coûts. Les parents dénoncent des charges supplémentaires imposées sans justification claire, transformant la réinscription en une véritable « rente » pour certains établissements.
« L’école privée ne doit pas se transformer en un système d’exploitation, où chaque étape de la scolarité devient une occasion de soutirer de l’argent », avertit un analyste du secteur éducatif.
Le débat reste ouvert : comment garantir un enseignement de qualité dans le privé, tout en respectant la capacité financière des familles ? Une chose est sûre : l’éducation, droit fondamental, ne doit pas devenir un luxe, inaccessible à une partie de la société.
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